Fréquemment, le MJ est amené à jouer deux rôles contradictoires :

  • mener son scénario jusqu’au bout ;

  • jouer l’adversité.

Ces rôles se trouvent en conflit pour les raisons suivantes :

Quand un MJ a préparé son scénario, il fait généralement un ensemble de scènes qui ont pour but de se lier et prendre sens à un moment clé (généralement vers la fin), c’est à la fin que les joueurs pourront découvrir ce bel édifice conçu par le MJ (ou l’auteur du scénario si ce n’est pas le même).

L’adversité consiste à placer des obstacles (au sens large : on inclus les ennemis par ce terme) qui se dressent en travers du chemin des personnages joueurs.

Si le MJ veut jouer correctement l’adversité, il doit la rendre menaçante pour les PJ et avec un système de jeux classique, les épreuves se soldent généralement par la mort d’un ou plusieurs PJ, ou un affaiblissement considérable.

Si le MJ veut mener son scénario jusqu’au bout, il doit à tout prix éviter que les PJ meurent ou soient dans l’incapacité de faire le boulot.

Dans ce cas, il se retrouve dans une situation où il doit à la fois s’opposer aux PJ et en même temps les mener au bout de son scénario, il devient le guide de montagne et l’avalanche. Les MJ réagissent comme ils peuvent à cette contradiction : beaucoup sont trop gentils, ils n’osent pas jouer vraiment l’adversité à fond pour ne pas que le boulot passé à préparer le scénario s’avère vain. D’autres doivent faire le deuil d’une partie de leur scénario.

Préparer un scénario demande souvent beaucoup de travail. Le MJ trouve une grande part de satisfaction, lors d’une partie, à voir son scénario joué jusqu’au bout. Quand ce n’est pas le cas, il y a de quoi être frustré.

Pour contrer cette contradiction :

  • commencez par préparer vos parties en respectant le caractère potentiel d’une partie de JDR ; de cette manière, vous ne traînerez plus votre scénario comme un boulet ; des jeux comme Innommable, proposent un système de préparation de « situations mystérieuses » qui fonctionne à merveille ;

  • pensez aussi que le suspense en JDR ne tient pas forcément à se demander si le protagoniste va atteindre son objectif, mais surtout à ce qu’il va devoir sacrifier pour y parvenir. Choisissez donc des systèmes de résolution qui ne risquent pas de tuer vos PJ inopinément, que la mort soit un choix de l’un ou l’autre des participants et faites en sorte que les PJ aient des choses à sacrifier autres que leurs armes et leurs points de vie ; le système de Polaris de Ben Lehman y pourvoit à merveille.

 

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