Voici la liste des comptes-rendus qui ont été rédigés depuis les débuts du travail réalisé sur Prosopopée.
Retranscriptions de parties enregistrées au dictaphone :
- Le Lien (2010)
- Asynchronisation (2009)
Rapports sur forum :
- Le tapis de Dieu (2011)
- Vitrail (2010)
- La vallée de glace (2010)
- Le soleil qui n’avait plus peur (2010)
- La plumeraie (2010)
- En prenant le temps sur le chemin (2010)
- Gare au Poullox (2010)
- Celui qui voulait partir (2010)
- Bougies dans le vent (2009)
- Notre jouet nous a échappé (2009)
- La fleur d’or (2009)
- Aigrettes solaires (2009)
- Chez Charlie (2009)
- Le jardin (2009)
- Du givre sous les racines (2008)
- Esthétisme et contemplation (2008)
Certains datent un peu, il ne faut donc pas se fier trop aux mécaniques.
Les problèmes soulevés sont à présent tous corrigés.
La plupart des parties jouées en 2011 n’ont pas été retranscrites en rapports de partie, car le jeu était fini, il ne restait plus qu’à finaliser le texte et l’illustrer.
Pour l’archive, quelques hacks :
- Neo-Prosopopée (2010)
- L’armée des démons (2010)
- Le tourment (2010)
- Distorsion (2010)
- Cannibale Whisky (2009)
- Nous sommes tous morts à la fin (2009)
Bonjour à tous.
J’ai bouclé le texte du jeu et je suis satisfait de la forme de Prosopopée. Il s’agit de mon premier jeu fini.
Je recherche des relecteurs pour pinailler, faire de l’orthocapillotomie et faire péter les dernières coquilles, disgrâces stylistiques et autres phrases souffrant d’un manque d’intelligibilité ou de pédagogie.
Une fois ce travail réalisé, il ne me restera plus qu’à le maquetter et l’illustrer pour pouvoir le publier en impression à la demande.
Contactez-moi à fredericsintes[AT]hotmail.com (remplacez [AT] par @) en précisant si vous préférez la version .odt ou la version .pdf.
Merci à tous ceux qui ont permis à ce projet de germer, d’éclore et de s’épanouir.
Salut à tous.
J’aurais besoin de derniers playtests avant de finaliser Prosopopée. Oui, je parle bien de Prosopopée :
Prosopopée : La prosopopée est une figure de rhétorique. Elle consiste parfois à faire parler un mort, un animal, une chose personnifiée, une abstraction. Elle engendre une métamorphose complète du monde, pour avoir une meilleure attention du lecteur qui n’a plus de références au monde réel, et donc le persuader plus facilement (wikipedia).
Prosopopée vous propose d’incarner des Médiums, êtres humains capables de médiation avec le monde, voyageant pour en soigner les maux. Dans une époque lointaine, une cité humaine se dresse au milieu de forêts, de marécages et de montagnes fantastiques, peuplés d’animaux et d’êtres invisibles, dans lesquels demeurent des villages se heurtant aux difficultés de la vie au contact avec la nature. Les médiums étaient à l’origine de simples humains ayant un jour rencontré un esprit de la nature qui leur a insufflé une
part de lui-même. Depuis lors, un attribut étrange est apparu tel un stigmate sur leur corps et la capacité d’entrer en empathie et en communication avec toutes les substances du monde leur a été transmise : des éléments aux animaux en passant par les végétaux, le vide et les abstractions. Vous créerez et explorerez ce monde que vous allez rééquilibrer dans l’espoir de créer une osmose éternelle.
…donc cela n’inclue pas les modifications de mes dernières parties (Le Tourment et Néo-prosopopée).
Pour ma part, je vais tester dès que possible les dernières modifications du jeu, mais si d’autres que moi peuvent effectuer de tests supplémentaires, ça m’aiderait.
Les choses à tester sont :
- Les « sans-médiums » : joueurs ne possédant pas de médium pour le tableau. Ces joueurs peuvent développer le décor, les PNJ, se focaliser sur un ou plusieurs PNJ et ils doivent veiller à ce que des dP soient posés et à ce qu’ils ne soient pas aberrants dans les phénomènes qui y sont rattachés.
- La maîtrise des couleurs : quand un médium atteint un état de transcendance, son Peintre devient maître d’une Couleur sur le cercle des couleurs. Cela signifie qu’il a le dernier mot sur toutes les propositions concernant sa ou ses couleurs. La maîtrise des couleurs est la dernière étape vers l’osmose.
Dès que j’aurais testé ces deux points, je me lancerai dans la finalisation du texte du jeu.
Je vous envoie la dernière version du jeu sur demande à :
fredericsintes[arobas]hotmail.com (remplacer [arobas] par @)
Merci d’avance.
Et à présent, voici l’ashcan de Prosopopée.
Il s’agit d’une version test du jeu. Mon objectif est de récolter des retours de parties-test afin de pouvoir améliorer le jeu jusqu’à sa version finale avant publication.
Prosopopée : Le lien
Joueurs et leurs Médiums :
Celle qui se souvient, jouée par Magali
Celle aux yeux laiteux et qui entend ce que le vent lui souffle, jouée par Cécile
Celui qui rétablit l’ordre et perçoit le néant, joué par Frédéric
Paradigme : le lien
Magali : Il fait très très chaud, c’est la canicule. Celle qui se souvient se rend en ville, la plus grande cité connue aux alentours, car elle a entendu parler d’un marché très impressionnant, avec de nombreux artisans. Elle aime beaucoup l’animation, le mouvement qui font partie de ces évènements. Donc elle se rend dans cette cité et en se baladant dans les ruelles elle sent comme un malaise, un froid qui lui glace un peu le sang et elle remarque… elle pense d’abord que c’est anecdotique, mais elle remarque que les gens ne se regardent pas.
Frédéric donne un dé d’Offrande à Magali car il apprécie l’orientation qu’elle donne à ce début d’histoire.
Frédéric : Celui qui rétablit l’ordre et perçoit le néant se trouve dans la maison d’un haut dignitaire de la cité. C’est la fille du dignitaire en question qui l’a appelé. La fille du dignitaire possède une chevelure extrêmement longue dont on ne voit pas le bout quand elle se trouve dans la même pièce que vous.
Magali et Cécile donnent chacune un dé d’Offrande à Frédéric.
Frédéric : Et en fait, depuis qu’elle est promise à un jeune prince, leurs cheveux ont été tressés ensemble.
Exclamation de Magali qui donne un dé à Frédéric.
Frédéric pose un problème en harmonie à 4 sur le fait que « les gens ne se regardent pas », ce qu’il note sur le cercle des couleurs.
Cécile : Celle aux yeux laiteux arrive dans la grande ville car elle a entendu dire qu’un jeune prince avait disparu. Il était promis à une jeune fille de la ville et leurs cheveux ayant été attachés et ceux de la jeune fille étant trop longs, on a perdu de vue le prince.
Rires, Frédéric et Magali donnent chacun un dé à Cécile.
Silence
Magali : Ça surprend Celle qui se souvient, donc elle essaie de vérifier si son intuition est la bonne : elle s’adresse à une petite fille qui est en train de jouer avec des billes dans la rue. Et elle lui demande de lui indiquer le chemin pour trouver le marché. Elle se rend compte qu’en effet, le regard de la petite fille ne croise pas le sien, mais surtout, c’est comme si leurs regards étaient deux aimants qui se repoussent.
Frédéric et Cécile donnent chacun un dé à Magali.
Magali : Celle qui se souvient est toujours avec la petite fille qui joue aux billes. La petite fille semble vraiment se mettre dans un état de colère, comme si elle était vexée par ce que Celle qui se souvient venait lui demander. Elle part en courant. Celle qui se souvient remarque que dans cette ville, habituellement l’ambiance était calme et sereine, bien qu’animée. Et autour d’elle, elle se rend compte que des disputes éclatent un peu partout. Les gens partent en boudant et en claquant des portes, c’est comme si les gens ne se comprenaient plus.
Cécile : Celle aux yeux laiteux s’avance dans la ville et s’adresse à un homme aux cheveux bruns pour lui demander le chemin qui mène vers la fille aux cheveux extraordinairement longs.
Magali donne un dé à Cécile.
Cécile : Celui-ci détourne son regard et la bouscule. Celle aux yeux laiteux se rattrape pour ne pas tomber, mais elle a comme une sensation de fil d’araignée sur le visage et les bras et se rend compte que ces fils viennent viennent de la personne qui vient de la bousculer. Ce ne sont pas des fils d’araignée, mais des cheveux.
Frédéric : Celui qui rétablit l’ordre et perçoit le néant est toujours face à la jeune fille aux cheveux incroyablement longs, qui lui dit : « il y a quelque chose d’étrange dans la cité, comme si les gens se repoussaient sans cesse. La personne à laquelle je suis promise, dont les cheveux sont attachés aux miens est comme repoussée : quand je me trouve à un endroit, lui se trouve à l’opposée de la ville. » Celui qui rétablit l’ordre et perçoit le néant dit : « C’est vrai ? Hum, j’aimerais qu’on réunisse dans cette pièce une vingtaine de gardes… j’aimerais mener une petite expérience, pour voir. »
Silence.
Frédéric : La vingtaine de gardes est convoquée et assemblée dans la salle et ils sont tous mis en cercle les uns en fasse des autres et étrangement, leurs regards balayent sans arrêt, aucun n’arrive à croiser le regard d’un autre et comme ils ne peuvent le poser nulle part, leurs yeux s’affolent dans leurs orbitent.
Magali : Et d’ailleurs, certains ne tiennent pas et préfèrent quitter la salle malgré le risque qu’ils encourent d’être châtiés. D’autres ne peuvent s’empêcher de trépigner et d’émettre des cris de colère. La tension monte.
Cécile donne un dé à Magali.
Frédéric : Alors, la fille les fait sortir et retourner à leurs quartiers.
Silence
Frédéric : Dans la ville, progressivement, des disputes et des bagarres se font de plus en plus présentes.
Frédéric place un dé à 3 sur abstractions : « l’ordre est rompu ».
Magali : Et peu à peu, chacun se terre chez soi. Les gens s’isolent de plus en plus et évitent tout contact avec l’autre tellement c’est insupportable de ne pas pouvoir se regarder dans les yeux. Et la ville se meurt peu à peu, car elle vivait grâce à l’animation et aux transactions.
Frédéric donne un dé à Magali
Frédéric : Celui qui rétablit l’ordre dit à la femme aux cheveux incroyablement longs : « Mais si je suis votre chevelure, je devrais parvenir jusqu’à lui. » Elle dit : « pas si sûr, regardez par la fenêtre… » La chevelure se répand par la fenêtre et forme des nœuds et tout un réseau de cheveux qui semblent passer à travers un grand nombre d’interstices et de rues…
Cécile et Magali donnent chacune un dé à Frédéric.
Frédéric : Celui qui rétablit l’ordre et perçoit le néant, décide, néanmoins, de suivre la plus grande mèche de cheveux qui est tressée pour essayer de voir où elle conduit. Il marche dessus, passe à travers quelques fenêtres et s’excuse auprès des gens qu’il dérange…
Magali : De toutes façons on ne le regarde pas et on ne fait pas attention à lui.
Frédéric : Il finit par arriver devant un énorme nœud de cheveux qui est comme en train de se tirer sans cesse dans différentes directions. Et donc il y a quelque chose qui cloche avec ces liens entre ces deux chevelures. Il est tout à fait possible que ce soit là l’origine du problème… mais pourquoi ces deux personnes, finalement ont produit un tel phénomène ? C’est un peu étrange… Il réfléchit longuement. Sa théorie, c’est qu’en fait il est fort probable que le prince ne soit pas vraiment amoureux et qu’à force d’essayer de fuir la fille du haut dignitaire, il a créé cet umbroglio de cheveux à travers la ville et cela s’est répercuté sur le caractère des gens.
Frédéric utilise la médiation science et lance ses dés contre le problème en harmonie à 4 : il n’obtient que 3 succès, c’est donc raté.
Cécile : Celle aux yeux laiteux sentant les cheveux lui caresser le visage en attrape au vol et elle entend quelques pas plus loin une personne faire « aïe » !
Magali lui donne un dé.
Cécile : S’aidant de la mèche comme d’un lien, elle arrive auprès du jeune homme et sent que les cheveux arrivent non seulement à sa tête, mais aussi à ses bras et ses jambes, il est pris dans les cheveux…
Frédéric : Complètement emmêlé, donc…
Frédéric donne un dé à Cécile.
Cécile : Celle aux yeux laiteux demande à celui qui est emmêlé dans les cheveux comment il en est arrivé là.
Cécile utilise la médiation perception et donne deux dés à Frédéric qui les lance et obtient une réussite supplémentaire, l’échec se transforme donc en réussite parfaite.
Frédéric : « Mais c’est bien sûr ! Il suffit de faire refaire à l’homme le chemin inverse ou bien de couper les cheveux pour que les choses retournent dans l’ordre. » À ce moment là, Celui qui rétablit l’ordre et perçoit le néant, s’empare d’une paire de ciseaux chez un barbier et décide de couper le nœud. Ça lui prend beaucoup de temps… Mais finalement il y parvient.
Frédéric défausse les deux dés de Problème du Cercle des Couleurs et les dés d’Offrande utilisés. Cécile poursuit la narration de réussite :
Cécile : Au moment où Celui qui rétablit l’ordre coupe les dernières mèches de cheveux emmêlés, les cheveux autour du corps du jeune prince tombent comme un gros paquet de nœuds à ses pieds. Il est enfin débarrassé.
Frédéric : La jeune femme sent qu’il n’y a plus ce poids qui tire ses cheveux et comprend alors que finalement son promis devait ne pas l’aimer autrement, jamais il n’en serait arrivé à une telle solution. Elle pleure… Et donc progressivement, les gens ne sont plus victimes de cette tension qui s’était tissée à travers la ville et progressivement, ils recommencent à se regarder et à échanger entre eux, ce qui rétablit le fonctionnement de la cité.
Frédéric raconte comment son Médium gagne un nouvel attribut :
Frédéric : Fort de ce véritable succès, il comprend finalement mieux les relations entre les gens. Il ajoute à la suite de ses attributs : « et comprend les relations ».
Les joueurs décident d’arrêter la partie à ce stade.
Durée : 36:00
Voici les dernières fiches de Prosopopée.
J’en avais un peu marre de jouer des Médiums gnangnan, qui soignent le monde de manière pacifiste…
Mais le monde, c’est la guerre et la violence !
Voilà pourquoi j’ai décidé de changer la fiche de perso, le jeu gagne en universalité :
Kits de démo
Voici des kits de démo, du concentré de nos JDR, de deux à cinq pages :
C’est du prêt à jouer pour des séances très courtes (environ 30 minutes) qui devraient vous permettre de voir ce que ces jeux ont dans le bide. Attention cependant, rien n’est expliqué en profondeur, il vous faudra un peu connaître ce genre de jeux pour être à l’aise avec ces kits de démo.
J’ai enregistré une partie récente de Prosopopée, voici une retranscription épurée mais fidèle :
« Asynchronisation »
Tableau du 12/08/2009
Christoph : Celui qui rend les âmes à qui elles appartiennent
Romaric : Celui qui draine la vie
Frédéric : Celui qui donne des réponses
***
Frédéric : Celui qui donne des réponses se trouve sur un bateau qui vogue sur une mer relativement calme, mais l’horizon est imperceptible car il pleut dru, une brume épaisse s’est levée. Nous sommes dans une saison froide comme vous l’aurez compris.
Romaric : L’hiver ? L’automne ?
Fred : Plutôt l’automne… Et donc il s’interroge sur l’heure à laquelle ils vont arriver à destination avec l’équipage.
Christoph : Celui qui rend les âmes à qui elles appartiennent était perché au sommet du phare, ajustait un sextant, non par rapport aux étoiles puisqu’il faisait mauvais temps, mais par rapport à quelque chose qu’il semblait apercevoir au delà de la portée de la vision, par delà l’endroit où aurait pu être l’horizon si le temps permettait de le voir. Il effectuait quelques réglages, prit des notes sur un parchemin. Satisfait de ses mesures, il roula le parchemin, le glissa dans son manteau et redescendit au pied du phare, quitta la jetée qui menait au phare et se dirigea vers un village.
Romaric : Celui qui draine la vie attend patiemment sur le pont que la réponse soit donnée à Celui qui donne des réponses.
Christoph : (Je trouve intéressant que celui qui donne les réponses aie besoin de recevoir les réponses.)
Frédéric : Cela fait plusieurs jours que le bateau vogue et progressivement les matelots semblent atteints d’un mal étrange, leurs yeux se voilent comme la brume qui entoure le bateau.
Romaric : Celui qui draine la vie sait d’où provient le mal.
Frédéric : Celui qui donne des réponses s’approche de Celui qui draine la vie et lui demande : « Pensez-vous que quelque sorcellerie soit à l’œuvre ? »
Romaric : « Je vais vous répondre par une fable que me contait autrefois mon père. »
Frédéric : « Je vous écoute. »
Romaric : « C’est l’histoire d’un scorpion qui demande à une grenouille de lui faire traverser le fleuve. La grenouille accepte, le scorpion monte sur la grenouille, la grenouille commence à traverser le fleuve. Tandis qu’ils sont au milieu du fleuve, le scorpion pique la grenouille. La grenouille demande pourquoi et le scorpion répond simplement : je suis un scorpion. »
Frédéric : « C’est donc à cause de vous que l’équipage commence à perdre la vue, voire à perdre l’âme ? »
Romaric : « Certains médiums sont des malédictions, je n’ai pas le choix… et je dois pourtant traverser la rivière, traverser l’océan. »
Frédéric : « … »
Romaric : « J’ai le pouvoir de drainer la vie, mais je ne peux pas aller jusqu’à la mort… Je ne coulerai pas avec la grenouille… J’aperçois un phare au loin… Près du village où habite Celui qui rend les âmes à qui elles appartiennent. »
Frédéric : Une jeune fille vient voir Celui qui rend les âmes à qui elles appartiennent et lui dit : « un bateau arrive… D’après les pigeons que nous avons reçus, il y aurait un problème à son bord. Peut-être pouvez-vous faire quelque chose ? Mon mari fait partie de son équipage et j’espère qu’il ne lui est rien arrivé. »
Christoph : « N’ayez crainte, j’ai déjà pris les mesures de leurs âmes. » Celui qui rend les âmes à qui elles appartiennent quitte la fille et entre dans une maison de pierre. Dans cette maison, il y avait un grenier, dans ce grenier il y avait un hibou sur un perchoir. Celui qui rend les âmes à qui elles appartiennent monta à la rencontre de son hibou et lui chuchota à l’oreille d’aller voler dans la nuit et de revenir avec une substance. Ensuite, le hibou s’exécuta et Celui qui rend les âmes à qui elles appartiennent s’approcha du fourneau et mit des substances tirées de différents pots se trouvant dans une étagère, dans une marmite qu’il mit ensuite à cuire au dessus du feu.
Frédéric : Le bateau accoste enfin non loin du village de Celui qui rend les âmes à qui elles appartiennent.
Christoph : Malheureusement, le bateau accosta entre deux temps. Vous n’êtes pas synchronisés avec le temps du village.
Romaric : Celui qui draine la vie remarquait le processus, ses connaissances en matière de relativité lui apprirent à reconnaître ce genre de phénomène. Il avertit Celui qui donne des réponses : « Nous sommes prisonniers entre deux temps ; nous sommes partis trop vite et nous arrivons trop tard. »
Frédéric : « Ou trop tôt. »
Romaric : « Tout est relatif, cela dépend de quel point de vue vous vous situez : de ce phare ? Ou de ce pont ? Tout est là. »
Frédéric : « Celui qui donne des réponses met pied à terre… »
Romaric : « Vous ne devriez pas. »
Frédéric : « Vous savez, je ne peux être affecté par les choses, tout comme vous. Je cherche simplement les réponses qui ne me viennent pas spontanément. » Celui qui donne des réponses continue, s’aventure dans le village, il ouvre la porte d’une maison…
(silence)
Romaric : Il découvre plusieurs pots de fleurs alignés et sur chaque fleur il y a un nom : Celle qui ne pousse qu’en été, Celle qui ne pousse qu’en hiver, Celle qui ne pousse qu’en Automne, Celle qui ne pousse qu’au printemps… Il voit que les quatre fleurs sont éveillées.
Frédéric : « Venez voir ! »
Romaric : Celui qui draine la vie ose poser le pied au sol et s’approche. « Je préfèrerai que les choses m’affectent. »
Frédéric : « À quoi sert notre existence si nous devenons frileux alors que le froid ne peut nous atteindre ? »
Romaric : « J’ai trop souffert de ne pas être affecté. » Celui qui draine la vie tente de faner une première plante, mais il ne peut la faire mourir.
Frédéric : « Arrêtez ! Ne pensez-vous pas que ces plantes puissent être les habitants du village ? »
Romaric : « Ces plantes semblent marquer le temps qui passe, or elles sont toutes fleuries. »
Frédéric : « Mais leur floraison semble intermittente. »
Romaric : « À quelle saison souhaitez-vous arriver ? »
Frédéric : « À quelle saison ? »
Romaric : « L’automne, puisque nous en sommes partis, autant y revenir. »
Frédéric : « Peut-être… C’est en hiver que les plantes dorment. Peut être qu’à ce moment-là nous pourrions rétablir l’écoulement du temps ? »
Romaric : Celui qui draine la vie s’agenouille devant les plantes et lit à haute voix : « Il est écrit ici : Celle qui ne pousse que l’été, celle qui ne pousse que l’hiver, celle qui ne pousse que l’automne… Peut être que ces plantes sont le marqueur du temps ? »
Frédéric : « Possible. »
Romaric : « Je les fanerai juste et laisserai quelques graine de manière qu’elles repoussent. »
Frédéric : « Et si tout simplement nous demandions d’être propulsés une saison plus tard ? »
Romaric : « Il est difficile de demander d’être piégé dans le temps. »
Christoph : Celui qui rend les âmes à qui elles appartiennent discutait avec un garçon, c’était un jour d’été. Il manipulait le sextant des âmes et le garçon lui demandait : « Si tu peux localiser les âmes avec ce sextant, pourquoi ne peux-tu pas décider où seront les âmes ? » Celui qui rend les âmes à qui elles appartiennent lui dit : « Un instrument de mesure ne peut pas créer le monde, il le lit tel qu’il est. »
Frédéric : Les feuilles tombèrent à nouveau des arbres quand celui qui rend les âmes à qui elles appartiennent se rend compte de l’arrivée d’une certaine quantité d’âmes qui se répandent à l’intérieur des maisons, mais sans corps.
Christoph : Celui qui rend les âmes à qui elles appartiennent dénombre chaque âme et plonge sa main dans son manteau, retire le parchemin qu’il y avait inséré tout à l’heure et constate qu’en effet le nombre d’âmes correspondait au nombre d’inscriptions qu’il avait relevé au sextant.
Frédéric : Ces âmes ont une allure humaine, étrangement flottante, comme si elles étaient des halos de lumière un peu mouvant. Ayant la forme des hommes auxquels elles appartiennent.
Romaric : Celui qui draine la vie s’approche des fleurs et se dit qu’il est illogique de s’occuper des conséquences pour régler une cause. Qu’il valait mieux régler la cause pour s’occuper des conséquences. Si ces fleurs fleurissaient, s’il les faisait faner, il ne changerait pas le cours du temps. Il fallait changer le cours du temps pour les faire s’épanouir au bon moment.
Frédéric : « À moins que les fleurs soient responsables. »
Romaric : « À moins que les fleurs en soient responsables, c’est vrai. Cependant, voilà ce que je te propose… acceptez-vous que je puisse vous tutoyer ? »
Frédéric : « Bien entendu. »
Romaric : « Alors voilà ce que je te propose : je vais m’emparer du dieu du temps et le faire saigner jusqu’à ce qu’il accepte de nous rendre le nôtre. » (Hop, je lance les dés en science, je draine la vie du temps.)
(Lancer de dés, échec)
Christoph : Celui qui draine la vie en appelle au dieu du temps, mais ne parvient pas à le trouver. En revanche, il perçoit dans les entrelacs de l’espace et du temps que la potentialité des gens qui l’entourent avait été réduite à une seule. Le sextant en prenant la mesure des gens, pouvait savoir où ces gens se trouvaient, mais détruisait toute notion de quand il se trouvaient.
Romaric : Celui qui draine la vie fait observer à Celui qui donne des réponses que la source du mal semble s’unifier. « Lorsque j’en ai appelé au dieu du temps, j’ai ressenti que tout était lié par une unité qui n’existait pas avant. Il existe donc une source des problèmes du monde. »
Frédéric : « Quelque chose me dit qu’il nous faut nous rendre dans le phare pour y trouver ce que nous cherchons. »
Romaric : « …c’est vous qui donnez les réponses. »
Frédéric : « Tout à fait, posez-moi une question ! »
Romaric : « Quel âge avait Celui qui écrit des poèmes ? »
Frédéric : « Treize. »
Romaric : « C’est une bonne réponse, je vous suivrai donc dans le phare. Allons explorer ce phare, je vous suivrai. »
Frédéric : Le phare d’albâtre s’érige fièrement sur une pointe rocheuse, sur les falaises de laquelle les vagues s’écrasent avec bruits et fracas. (Frédéric imite tant bien que mal le bruit des vagues qui s’écrasent sur la falaise ainsi que le cri des mouettes.) Celui qui donne des réponses, accompagné par Celui qui draine la vie se rendent donc dans le phare d’albâtre…
(Silence, puis commentaires et rires)
Christoph : Et là, ils rencontrent le hibou.
Frédéric : « Tiens donc, un nouvel être vivant qui ne semble pas affecté par le trouble du temps. »
Romaric : « Appartient-il à un médium, est-il un médium lui-même ? Il va nous répondre… »
Christoph : « Je suis Celui qui est envoyé par Celui qui rend les âmes à qui elles appartiennent. »
Frédéric : « Celui qui rend les âmes à qui elles appartiennent ? Et où se trouve-t-il donc ? »
Christoph : « Il se trouve au village, dans sa demeure, la vraie question que vous devriez me poser, c’est quand il se trouve. »
Frédéric : « Mais ça j’ai la réponse. »
Romaric : « Alors donnez-la nous, puisque vous êtes Celui qui donne des réponses ! »
Frédéric : « Il ne se trouve pas maintenant. »
Romaric : « S’il est véritablement un médium comme nous, il est au même moment que nous. »
Frédéric : « En tout cas, il doit pouvoir… s’il le veut. »
Romaric : « Hibou, mène-nous à ton maître ou je te drainerai la vie. »
Christoph : « Des menaces ? »
Romaric : « Je ne vous menace pas, je n’ai pas le choix. »
Christoph : « Alors suivez-moi ! » Et le hibou s’élance au bas du phare et disparaît.
Romaric : « Celui qui draine la vie s’élance à son tour. »
Frédéric : « Suivi de peu par Celui qui donne des réponses. »
Christoph : Celui qui donne des réponses ainsi que Celui qui draine la vie, plutôt que choir à terre se retrouvent sous un énorme balancier… Le balancier d’une énorme horloge. Ils ne voient autour d’eux que l’obscurité. C’est une pendule en cuivre et la seule lumière qui vous parvient est celle qui se réfléchit contre sa masse oscillante.
Romaric : « Tu as vu, la pendule réfléchit… et toi ? »
Frédéric : « Moi non, vu que j’ai les réponses. »
Christoph : Le hibou n’est pas là.
Romaric : « Le hibou s’est transformé en pendule. À moins qu’il ne… (il hulule). »
(Rires)
Romaric : « J’essaye de parler son langage. »
Frédéric : « Mais il parlait le nôtre, en quoi est-ce utile ? »
Romaric : « Ma connaissance des animaux me pousse à croire que les animaux répondent mieux au cri instinctif de leur espèce qu’au langage des humains. Celui qui rend les âmes à qui elles appartiennent aurait pu transformer la sienne et lui offrir des atouts humains, pour autant il n’aura pas enlevé la substance qui fait de lui un hibou, sinon il ne serait plus un hibou, ça me semble logique. »
Frédéric : Celui qui donne des réponses dit : « Bien, je pense qu’il est temps de réparer cette horloge. »
(Frédéric utilise la médiation savoir-faire)
Frédéric : Celui qui donne des réponses s’appuie sur le balancier et essaye de lui imposer un mouvement contraire, comme sur une balançoire en utilisant le poids de son corps.
Romaric : « Vous allez arrêter le temps ! »
(Réussite parfaite)
Frédéric : « Donc, progressivement, il inverse le mouvement du balancier et les aiguilles de l’horloge qui n’arrêtaient pas de sautiller, d’avancer de deux crans puis de reculer d’un, d’une manière un peu étrange, se mettent à tourner à l’envers avec un bruit de…
Romaric : De ressort contredit…
Frédéric : Oui (imitation du bruit d’une horloge remontée) ! Alors, Celui qui donne des réponses et Celui qui draine la vie sont sur un bateau au milieu de la brume alors que la pluie tombe dru et que l’horizon est à peine visible.
Romaric : « Excusez-moi… vous disiez quelque chose ? »
Frédéric : « Oui, je disais que l’équipage était atteint d’un curieux mal. Je ne sais pas si vous vous en êtes rendu compte ? »
Romaric : « Mon père autrefois me racontait une histoire… »
Christoph : Celui qui rend les âmes à qui elles appartiennent s’empara de son sextant qui lui glissa des mains.
(Il lance les dés, utilisant la médiation intuition. C’est une réussite partielle, il sacrifie son unique point de couleur, il redevient donc un homme)
Christoph : Le sextant se brise au sol. L’homme qui se trouvait dans le phare proféra quelques insanités et attendit l’arrivée du bateau.
Frédéric (en profite pour justifier le point de couleur qu’il a gagné peu avant) : Le mouvement de balancier qu’il a effectué pour régler l’horloge a appris à Celui qui donne des réponses à mesurer le temps par lui-même.
(Les trois Peintres décident d’arrêter là le tableau d’un commun accord).
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